Mon père

« Heureux qui chante pour l’enfant

Et qui sans jamais rien lui dire

Le guide aux chemins triomphants

Heureux qui chante pour l’enfant »

(Brel)

Petit garçon, papa me donnait la main et nous marchions et marchions. Si j’ai lâché sa main depuis longtemps, je continue à marcher et marcher, fort de tout ce qu’il m’a appris.

Papa, merci de m’avoir montré qu’on n’est pas vieux à 50 ans, qu’on peut entreprendre et réussir à 50 ans, augmenter sa charge de travail, recréer un nouveau cercle d’amis sans renier les anciens.

Merci de m’avoir empli de cette force avec laquelle je ferai que les décades qu’il me reste à vivre seront encore plus belles et plus riches que les précédentes.

Merci de m’avoir montré que 40 ans peut être le plus bel âge et que 50 ans peut être encore mieux.

Merci de m’avoir transmis ce chèque en blanc qui s’appelle l’éducation et qui s’encaisse partout dans le monde.

Merci de m’avoir montré, par ton exemple, ce qu’est que la fidélité, envers ses maîtres, envers ses amis et envers sa famille.

Tout ce que j’ai appris de toi, c’est à travers ton exemple, l’exemple d’une vie saine et simple, sans courir après les richesses ni les honneurs mais faire son travail avec passion et s’impliquer pour faire avancer la communauté des hommes, la seule qui compte.

Et pour tout ce que tu ne m’as pas appris, tu m’as donné la force et les armes pour l’apprendre par moi-même.

« Heureux qui chante pour l’enfant

Et qui sans jamais rien lui dire

Le guide aux chemins triomphants

Heureux qui chante pour l’enfant »

Lu en la salle polyculte du cimetière de Berthelot, Lyon, le 13 avril 2006